Noël retentit dans nos vies comme un message de paix. Il nous invite à entrer dans un chemin de paix et de confiance, auditeurs d’une Bonne Nouvelle. Mais quelle paix ? Quelle confiance ?
En accueillant l’Enfant, en accueillant l’étrange nouvelle, laissons-nous conduire dans cette paix et cette confiance.
Accueillir l’étonnante et fragile Nouvelle
« Un ange du Seigneur se présenta.
Il dit aux bergers : Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple’. »
« Tout à coup, il y eut avec l’Ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait :
Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre,
paix pour les hommes ses bien-aimés !’ » (Luc 2, 10. 13-14)
Avec les bergers, nous voici invités à tendre l’oreille, à écouter la voix de notre Dieu.
Non pas une voix qui nous enfermerait encore dans la crainte,
mais une voix qui vient libérer en nous la paix, la joie.
Une voix qui vient nous redire, à nous comme à chacun :
« vous êtes mes bien-aimés ».
Voici notre confiance, voici notre paix.
Voix étonnante dans cette nuit
Voix qui vient nous chercher non dans l’extraordinaire mais dans l’ordinaire de notre vie, de nos travaux quotidiens.
« Il y avait des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. » (Luc 2, 8)
Noël nous invite d’abord à prêter l’oreille,
à nous laisser surprendre et bouleverser par cette nouvelle qui prend tout, le ciel et la terre.
Elle retentit au plus quotidien de nos vies. La laisserons-nous nous gagner ?
La paix, nous ne nous la fabriquons pas,
comme une bulle qui nous protègerait ou nous isolerait.
La paix, nous la recevons comme une étonnante nouvelle, dans notre quotidien, dans notre nuit.
Comme une étonnante nouvelle qui demande à envahir nos curs, le ciel et la terre.
Lui laisserons-nous un peu d’espace dans notre vie ?
Prêterons-nous l’oreille à cette voix qui vient nous étonner ?
Sous d’humbles signes
« Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ;
et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
(Luc 2, 11-12)
Nous avons entendu la voix. Nous lui avons laissé place.
Nous avons reçu d’elle paix et confiance.
Et pourtant
Hier et aujourd’hui et encore demain
Qu’elle est longue cette paix à venir !
Qu’elle est longue à envahir notre vie, notre monde !
Seigneur, n’était-ce donc qu’un tremblement dans la nuit ?
Quel signe nous donnes-tu pour marcher en confiance ?
Pour marcher hier, aujourd’hui et demain ?
« Vraiment, tu es un Dieu qui se cache,
Dieu d’Israël, Sauveur ! » (Isaïe)
« voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
(Luc 2, 12)
Nous voici renvoyés à Celui que nous accueillons dans la nuit comme notre paix.
Non pas le Dieu des armées, fort, puissant, évident.
Mais le Dieu discret,
un enfant,
fragile et gémissant,
l’un de nous.
Signe dérisoire, à peine visible.
La parole entendue nous invite à reconnaître en lui le signe de Dieu,
qui nous dit : « mes bien-aimés ».
Avec les bergers, nous contemplons,
emmailloté et couché dans une mangeoire,
au milieu de ce monde et de nos vies,
celui qui nous donne sa paix,
celui qui nous rend la confiance.
Prêterons-nous l’oreille
au discret chemin de Dieu parmi nous,
à sa manière si étonnante
de nous mettre en paix,
de nous rendre confiance ?
Prendrons-nous, avec lui, le pas d’un enfant,
dont le nom est Sauveur ?
Ouvrirons-nous nos yeux aux signes si discrets que Dieu met sur nos routes,
où il veut se dire à nous comme notre Sauveur ?
Risquer la paix et la confiance
A Noël, nous recevons de Dieu,
sous d’humbles signes,
paix et confiance,
pour notre vie,
pour notre monde.
Lumière sur notre route,
lumière dans notre nuit,
l’étonnante nouvelle est pourtant sans garanties.
Elle prend des risques parmi nous.
Regardons cet enfant qui vient de naître.
Fragile, il est sans défense.
Et même lui est bientôt menacé par la violence.
« Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
« Une voix dans Rama s’est fait entendre,
des pleurs et une longue plainte,
c’est Rachel qui pleure ses enfants
et ne veut pas être consolée,
parce qu’ils ne sont plus. »
(Matthieu 2, 13. 18)
La paix et la confiance que nous donne Dieu,
dans cette nuit de Noël,
cette lumière sûre et pourtant fragile dans nos vies,
ne nous mettent pas à l’abri de la violence, de la peur, de la souffrance.
Elles nous invitent à y risquer nos pas, avec ceux de Jésus, avec ceux de l’enfant.
Paix et confiance, dans cette lumière qui nous vient,
sont à risquer,
comme une Bonne Nouvelle reçue,
« mais c’est de nuit ».
Elles nous engagent.
Les accueillir de Dieu,
c’est aussi ce geste d’aujourd’hui et demain
risqué à ses côtés,
cette décision à prendre,
cette attention à laisser grandir,
ce combat d’aujourd’hui,
qui sera encore à reprendre demain.
Nous voici en route.
Mettrons-nous nos pas dans ceux de l’enfant,
au cur de ce monde ?
Il nous donne sa paix,
il nous donne sa confiance,
comme nourriture pour le chemin,
comme promesse sans cesse offerte.
Les risquerons-nous avec lui,
au plus quotidien de notre vie,
dans ces gestes et ces engagements sans cesse repris ?