Père, sur nos terres d’Europe,
ombres et lumières,
nuit et brouillard,
matins légers de soleil
et soirs de fruits sereins,
sur nos terres d’Europe,
terre de sang et de compassion,
de fanatismes et de retrouvailles fraternelles,
Toi, Seigneur, quel regard portes-tu ?
Nous savons notre passé d’injustices,
ici comme aux terres lointaines.
Nous savons tant de générosités
dépensées sans compter,
lumières de liberté.
Mais Toi, Seigneur, où nous appelles-tu ?
Tu as donné à quelques-uns,
il y a cinquante ans,
un esprit de paix :
qui aurait pensé que la réconciliation
l’emporterait ainsi
sur l’esprit de revanche,
la confiance sur les déchirures ?
Des collines d’orgueil
se sont abaissées,
des plaines se sont ouvertes
et la paix est venue.
Que ce soit Ta Paix !
Nous te bénissons, Père,
pour ces quelques pas
faits les uns vers les autres :
nous avons su vaincre
les voix de méfiance,
découvrir au-delà des frontières
et des masques,
des surs et des frères en humanité.
Nous te bénissons
pour les semences d’humanité
germées parmi nous :
tant de richesses spirituelles
dont tu nous as comblés !
Nous te bénissons
pour ces langues,
cultures et religions,
qui chantent la générosité de tes dons :
que l’Esprit de Pentecôte
nous apprenne l’unidiversité !
Que le Christ
compagnon de Martin et de Benoît,
de Catherine ou de Cyrille
sur les chemins d’Europe,
soit aujourd’hui le nôtre.
Qu’il soit lui-même
l’hôte de notre maison commune,
à la tête de nos solidarités.