Les images de Dieu évoluent avec les siècles. Elles comportent parfois un côté sévère : Dieu juge rigoureux à qui on devra rendre des comptes. Mais qui est Dieu ? Un Dieu qui interdit ou un Père qui autorise ?
« Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction.
Choisis-donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez,
aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui. »
(Deutéronome, 30, 19-20)
Les images de Dieu évoluent avec les siècles. Elles comportent toujours un côté obscur, plus ou moins inspiré par notre sur-moi, manipulé par le mauvais esprit. Aux 17ème et 18ème siècles, en France, le courant janséniste transmet une image de Dieu juge rigoureux à qui on obéit et à qui on devra rendre des comptes.
Dans les pays de tradition chrétienne, cette image est encore très présente et fait de l’ombre à la richesse de création et d’amour de Dieu.
Alors, qui est Dieu ? Un Dieu qui interdit ou un Père qui autorise ?
Dieu et la Loi
Dans la Genèse, aux chapitres 2 et 3, au début de la relation entre Dieu et l’Homme, ce qui prime, c’est que Dieu commence par TOUT donner : la Vie, les richesses de la terre…. C’est seulement ensuite qu’il fixe une limite : le fruit de l’arbre de la connaissance, c’est à dire le jugement.
Au moment de l’Exode, Dieu libère les hébreux de l’esclavage : Il tient la promesse qu’il a faite aux Patriarches Abraham, Isaac et Jacob. Ensuite seulement il fait alliance avec Moïse et dicte à Israël ses commandements, non pas pour les assujettir, mais pour qu’ils soient heureux.
Dans le Nouveau Testament, la Loi fondamentale rappelée par Jésus (Matthieu 22, 34-40) est une fois encore une Loi d’Alliance pour la Vie : « Tu aimeras ton Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Ces mots, dans la bouche de Jésus, désignent d’abord une promesse qu’il va accomplir : le don de l’Esprit de Dieu qui vient aimer en nous ; ces mots désignent ensuite notre responsabilité car l’Esprit ne pourra aimer en nous que si nous faisons effort pour qu’il prenne toute sa place dans nos vies.
Et moi, dans ma rencontre avec Dieu, à quoi suis-je le plus sensible : à ce que Dieu m’interdit ou à tout ce qu’Il m’a promis, qu’Il me donne et qu’Il m’invite à oser vivre ?
Dieu, Père de Jésus et de tout homme
Dieu crée par amour. Il crée avec amour. Quand il a créé, il voit que cela est très bon.
Dieu est avant tout créateur de vie : il a créé le monde, il est à l’œuvre dans la nature, il a créé l’homme à son image…
Dès le début de sa relation avec l’homme, Dieu a la volonté d’être proche de lui : il explique qui il est. Il nous fait partenaire et responsable d’une histoire à créer avec lui.
Déjà dans l’Ancien Testament, Dieu se présente comme un Père qui aime ses enfants, les encourage, les prend par la main (Osée 11), souffre de leur malheur (Isaïe 50) et s’engage pour qu’Israël vive (Isaïe 60).
Dans la personne de Jésus, il nous est donné de voir la vraie relation Père – Fils : « Et du ciel vint une voix : « Tu es mon fils bien-aimé ; tu as toute ma faveur. » Luc 5, 22, le Baptême de Jésus ; « et, de la nuée, une voix disait : Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Matthieu 17, 5, la Transfiguration.
Face à l’émerveillement du Père, la joie du Fils s’exprime dans la prière du Notre Père. La relation du Père et du Fils dans l’Esprit va jusqu’au bout de la logique de l’amour qui est don de soi à l’autre, ce que Jésus nous donne à voir dans sa passion où il se donne totalement à son Père : « Père non pas ma volonté mais la tienne » et où il se donne totalement aux hommes pour la joie de son Père.
Il nous a reçus de son Père comme un cadeau d’amour et il veut nous rendre à son Père restaurés par le don de l’Esprit en faisant de nous son corps pour que nous entrions dans la louange du Père.
D’après ce que je perçois, de quelle manière Dieu s’adresse-t-il à moi ? Avec quels mots me parle-t-il ? Avec quelle intonation ?
Dans ma relation aux autres, est-ce que je laisse Dieu aimer à travers moi ?
Dieu, un Père qui envoie vers le monde
Le Père nous a créé avec amour et émerveillement et Dieu vit que cela était bon (Genèse 1, 31). Et donc, il nous espère avec entêtement. C’est à cause de cette espérance que Dieu énonce une loi structurante qui nous appelle à vivre.
Parce que Dieu nous veut dans une relation d’amour avec Lui, Il attend de nous un libre consentement à cette Vie qu’il nous propose. La dignité de l’homme, c’est de consentir à la Vie et à l’amour.
« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme c’est de connaître Dieu. » Saint Irénée
Le Père nous appelle à nous libérer progressivement de nos dépendances et à être pleinement nous-mêmes. Ainsi nous pourrons témoigner de notre identité de fils et de fille de Dieu et le laisser agir à travers nous en exerçant simplement nos dons.
Dans mon quotidien, est-ce que je sais relire les choix que j’ai posés avec l’orgueil de réussir seul(e) ; est-ce que j’ai l’humilité d’accepter son aide ?
Est-ce que j’accepte d’entendre la voix de Dieu qui m’appelle à toujours grandir ? Est-ce que cela m’intéresse de mettre en œuvre les moyens nécessaires à ma croissance ?