Voici un poème de l’écrivain autrichien, Rainer Maria Rilke, pour la fête de la Visitation célébrée le 31 mai.
Tout alla bien pour elle au commencement,
mais déjà en montant elle sentit maintes fois
le miracle opérer dans son corps
alors elle s’arrêtait et respirait sur les hautes
collines de Judée. Cependant s’étendait autour d’elle
non le paysage mais sa propre plénitude.
Elle savait ceci à chaque pas : on ne surpasserait jamais
la grandeur qu’elle éprouvait maintenant.
Et il lui tardait de poser la main
sur le sein de l’autre au fruit plus mûr.
Et les femmes, l’une vers l’autre chancelant,
caressèrent leurs robes et leurs chevelures.
Chacune, pleine de dépôt sacré,
prenait refuge en sa parente.
Ah ! le sauveur en Marie n’était encore qu’en fleur,
pourtant déjà dans le sein de l’aînée
la joie fit bondir le Baptiste.
Extrait de La Vie de Marie
Voir aussi :
Une rencontre coeur à coeur : la Visitation
Visitation : la force du partage