Second enfant d’une famille de 10 , Basile nait à Césarée en Cappadoce où il commence ses études et s’y lie d’amitié avec Grégoire de Nazianze . Plus tard, il voyage et fréquente les maîtres de Constantinople et d’Athènes. A son retour, il s’établit à Césarée comme rhéteur.
Rappelé à l’essentiel par sa soeur Macrine , il se « réveille d’un long sommeil » , renonce à sa situation, reçoit le baptême, et part se mettre à l’école des moines d’Egypte et de Palestine. Il revient au pays pour distribuer sa fortune aux pauvres et s’établir dans la solitude d’Annesi où son ami Grégoire de Nazianze vient le rejoindre. Ensemble, ils composent une anthologie de textes d’Origène appelée « Philocalie ». Ordonné prêtre, il s’établit à Césarée et y uvre jusqu’à la mort de l’évêque Eusèbe auquel il succède en 370. Son activité comme prêtre, apôtre de la charité ,et prince de l’Eglise, lui a procuré de son vivant, le surnom de « Grand ».
Défenseur de la foi de Nicée
La crise arienne (certains disaient que le Père seul est Dieu, son Fils n’étant qu’une créature ) dans laquelle l’Eglise d’alors était plongée, fournit à Basile l’occasion de composer deux traités dogmatiques dont un « Sur le Saint Esprit ». Dans celui-ci, il ne se limite pas à affirmer la divinité de l’Esprit mais en décrit l’action dans la foi, la liturgie, la prière et la vie quotidienne de l’Eglise :
« Vers le Saint Esprit se tourne tout ce qui a besoin de sanctification, c’est Lui que recherchent tous ceux qui vivent selon la vertu, car son souffle les rafraîchit et il leur vient en aide . Simple par essence, divers dans ses miracles, tout entier présent à chacun et tout entier partout à la fois…Les âmes porteuses de l’Esprit, recevant de l’Esprit la lumière, deviennent, elles aussi, spirituelles et renvoient sur les autres la grâce. De là viennent l’intelligence des mystères, la compréhension des choses cachées, le partage des dons de grâce, la participation à la cité céleste, la danse avec les anges, la joie sans fin, la permanence en Dieu, la ressemblance avec Dieu et la chose désirable entre toutes : devenir Dieu. »
(Traité du Saint Esprit, dans « Pour lire les pères de l’Eglise » de Adalbert Hamman , Cerf -1991)
Père du monachisme
Basile fut l initiateur de la vie communautaire pour développer la charité fraternelle et le partage ainsi que pour promouvoir la réflexion théologique. Dans les deux règles qu’il a composées, il fournit des indications précises sur la vie quotidienne et l’organisation d’une communauté monastique. Il réforma également l’office liturgique des monastères.
Evêque social
Basile sera un pionnier de l’action sociale, dans ses écrits comme dans ses réalisations. Il développe les grands thèmes sociaux : égalité de tous devant Dieu, dignité de toute personne humaine, nécessité d’une redistribution des biens pour limiter la cupidité et l’enrichissement des uns, mettre fin à la misère des autres. Il ne se contente pas de prêcher contre le luxe, l’avarice et l’usure : « Est-ce-que Dieu serait injuste, lui qui nous partage inégalement les biens nécessaires à la vie ? Pourquoi es-tu riche et celui-là pauvre ? A l’affamé appartient le pain que tu mets en réserve ; à l’homme nu, le manteau que tu gardes dans tes coffres ; au va-nu-pieds, la chaussure qui pourrit chez toi ; au besogneux , l’argent que tu conserves enfoui. Ainsi tu commets autant d’injustices qu’il y a de gens à qui tu pourrais donner. ». Il se consacre aussi à des réalisations sociales et charitables. Il construit une véritable cité « le Basiliade » avec hôtellerie, hospice de vieillards et hôpital. Ainsi, la doctrine sociale de l’Eglise et la thématique sur l’argent posée aux semaines sociales de Novembre 2003 sont bien dans la lignée de la pensée de Basile.