Le 8 novembre l’Église fête le centenaire de la naissance au ciel d’une carmélite de 26 ans, Élisabeth de la Trinité. Nous vous proposons de découvrir le visage de cette jeune fille si attachante, brûlée par la Parole et l’Amour de Dieu.
A Dijon, en 1880, naissait Elisabeth Catez.
Elle a un tempérament vif. Elle aime la vie : voyages, concerts, amitiés, service de l’Eglise. Elle est sensible à la beauté ; éveillée tôt à la musique, elle obtient un 1er prix de piano au conservatoire de sa ville..
Elle est aussi irrésistiblement attirée par Dieu. « Je Le sens si vivant en mon âme. Je n’ai qu’à me recueillir pour le trouver au-dedans de moi, et c’est cela qui fait tout mon bonheur. Il a mis en mon cœur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut rassasier »
A 21 ans elle entre au Carmel de Dijon.
Depuis son couvent, elle écrit de nombreuses lettes à sa famille et ses amis. Elle garde le soucis du monde et de l’Eglise. « Mon âme aime s’unir à la vôtre dans une même prière, pour l’Eglise, pour le diocèse » Elle accompagne la quête spirituelle de ses proches, dans leur vie ordinaire de laïcs « tous appelés, tous aimés ». « Même au milieu du monde, on peut écouter Dieu dans le silence d’un cœur qui ne veut être qu’à Lui »
A la fin de sa vie, atteinte d’une maladie incurable, elle consigne son expérience et sa prière sur des carnets. « Lorsque le poids du corps se fait sentir et fatigue votre âme, ne vous découragez pas, mais allez par la foi et l’amour à Celui qui a dit Venez à moi et je vous soulagerai. Pour ce qui regarde le moral ne vous laissez pas abattre par la pensée de vos misères. Le grand saint Paul a dit Où le péché abonde, la grâce surabonde. »
Elle meurt le 9 novembre 1906, après 9 mois d’agonie. On entend ses dernières paroles intelligibles « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie ».
Elle nous laisse le témoignage d’une vie tout unie à Dieu : « Que l’on est heureux quand on vit dans l’intimité avec le bon Dieu, quand on fait de sa vie un cœur à cœur, un échange d’amour, quand on sait trouver le Maître au fond de son âme. Alors on n’est jamais seule et on a besoin de solitude afin de jouir de la présence de cet Hôte adoré… Il faut Lui donner sa place dans ta vie, dans ton cœur qu’Il a fait si aimant… »
« Ah, si tu Le connaissais un peu, la prière ne t’ennuierait plus, il me semble que c’est un repos, un délassement : on vient tout simplement à Celui qu’on aime, on se tient près de Lui comme un petit enfant dans les bras de sa mère et on laisse aller son cœur »
«Aimez toujours la prière… et quand je dis la prière, ce n’est pas tant s’imposer quantité de prières vocales à réciter chaque jour, mais c’est cette élévation de l’âme vers Dieu à travers toute chose qui nous établit avec sa Sainte Trinité en une sorte de communion continuelle, tout simplement en faisant tout sous son regard »
Elle nous laisse enfin une grande et belle prière à la Trinité qui commence ainsi :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice… »
Elisabeth de la Trinité est proclamée bienheureuse par le pape Jean-Paul II le 25 novembre 1984. A cette occasion, le pape déclare : « Voilà une jeune chrétienne au cœur extrêmement ardent, qui peut parler aux jeunes et à tous les chercheurs d’absolu »
Et il ajoute :
« A notre humanité désorientée qui ne sait plus trouver Dieu ou qui Le défigure, qui cherche sur quelle parole fonder son espérance, Elisabeth donne le témoignage d’une ouverture parfaite à la parole de Dieu qu’elle a assimilée au point d’en nourrir véritablement sa réflexion et sa prière. Et cette contemplative, loin de s’isoler, a su communiquer à ses sœurs et à ses proches la richesse de son expérience mystique … Qu’elle aide beaucoup d’hommes et de femmes dans la vie laïque ou consacrée, à recevoir et à partager les flots de charité qu’elle recueillait à la Fontaine de vie. »