Né en 1928, au Canada. En 1950, il quitte la marine canadienne pour étudier la philosophie et la théologie, tout en partageant la vie d’une communauté chrétienne près de Paris.
Il devient docteur en philosophie et enseigne à l’université de Toronto (Canada).
Lors de sa rencontre avec le Père Thomas Philippe, aumônier d’un centre de personnes handicapées, il se sent appelé à donner sa vie aux “plus petits”.
En 1964, il s’installe avec 2 personnes ayant un handicap mental dans une maison, à Trosly-Breuil (Oise) qu’il baptise “l’Arche”.
Aujourd’hui, 110 communautés de l’Arche sont réparties sur les cinq continents.
En 1971, il participe à la fondation de “Foi et Lumière” un mouvement qui rassemble des personnes avec un handicap, leurs parents et amis pour des temps de rencontres, de partage et de célébrations.
A travers sa vie, les conférences et les retraites qu’il donne, Jean Vanier rend témoignage de la foi qui l’anime.
Une foi qui appelle à servir
Lorsque Jean Vanier rencontre pour la première fois des personnes handicapées vivant en institution ou en asile, il est touché par leur souffrance.
Il ressent un appel à aller vers les “plus petits”, à les aider à trouver une manière de vivre plus humaine.
Il accueille Raphaël et Philippe, sans savoir où cela le mènera “Je n’avais aucune idée de ce que devait être une communauté de l’Arche… j’étais naïf mais persévérant…”.
Il est confiant et demeure ouvert à ce que Dieu veut pour lui “j’essayais d’être attentif aux signes de la Providence parce que je ne savais pas très bien ce que j’étais appelé à faire… mon rôle était d’accueillir les événements, de me laisser conduire. Plus tard j’ai réalisé que mon ignorance et ma pauvreté aux débuts de l’Arche m’ont permis d’être davantage à l’écoute de Dieu et de me laisser conduire par lui, au jour le jour. Si j’avais eu mon plan, j’aurais été moins disponible pour accueillir celui de Dieu.”
Pour le servir, Dieu ne nous attend pas tellement dans nos domaines de performance, mais surtout dans nos lieux d’ignorance et de pauvreté.
Suis-je disponible à accueillir les appels de Dieu pour moi ou est-ce que je réalise “mon” plan ?
(Tous les extraits de cette présentation sont tirés du livre La spiritualité de l’Arche, Jean Vanier, Editions Bayard)
Un service qui amène une conversion
En se mettant au service des “plus petits”, la manière de vivre, de penser, d’agir de Jean Vanier va changer. Alors qu’il était jusque là un homme d’action, “efficace, rapide, prenant seul ses décisions” il est amené à être d’abord un homme d’écoute.
Cette conversion, lui fait reconnaître, au plus profond de son cur, une humanité qui lui est commune avec la personne handicapée, et, ses difficultés à aimer.
“En touchant la fragilité et la souffrance des personnes avec un handicap mental, en recevant leur confiance, je sentais surgir en moi des sources nouvelles de tendresse… Elles éveillaient une partie de mon être qui jusque là avait été sous-développée.
Elles m’ouvraient à un autre monde…, celui du cur, de la vulnérabilité et de la communion”.
Mais l’éveil de tout ce qu’il y a de beau en lui, lui fait également découvrir ses propres blessures, ses pauvretés qu’il lui faudra convertir :
“Il me fallait accueillir ma propre pauvreté…constater mon incapacité à aimer m’a amené à toucher mon humanité et à vivre plus humblement… je devais faire tout un travail sur moi-même, avec l’aide de l’Esprit de Dieu dans la prière et de ceux qui m’accompagnaient. Je devais apprendre à m’accueillir, sans illusions sur moi-même. Je devais découvrir le pardon et mon besoin d’être pardonné. Peu à peu, les pauvres m’ont aidé à accueillir ma propre pauvreté, à devenir plus humain et à trouver une plus grande unité intérieure”
est-ce que j’accueille mes pauvretés comme une possibilité de grandir dans ma foi et dans ma relation aux autres ?
(Tous les extraits de cette présentation sont tirés du livre La spiritualité de l’Arche, Jean Vanier, Editions Bayard)
Une conversion qui prend racine dans le quotidien et se nourrit dans la foi
Le dépouillement opéré dans un quotidien simple, semblable à la vie familiale, auprès des personnes avec un handicap mental, a révélé à Jean Vanier un chemin d’Amour et de communion, de compassion et de pardon.
Le chemin des Béatitudes.
Il n’est cependant pas épargné par la tentation de fuir ce quotidien parfois rude et éprouvant :
“Il y a quelques années, je suis parti en vacances durant le mois d’août avec un groupe de 15 personnes de l’Arche. Notre vie ensemble était simple et astreignante. Il fallait faire la cuisine et le ménage et plusieurs personnes du groupe avaient un handicap lourd. Comme je me réveillais tôt, je partais de bonne heure au monastère, qui se trouvait à 500 mètres, pour participer à la prière de moines. Je profitais beaucoup de ce temps de silence et de paix. Les moines me donnaient le petit déjeuner, puis vers 8 heures je retournais vers notre maison, le cur lourd. Après ces heures bénies, j’avais un peu peur de retrouver le quotidien ; faire le petit déjeuner, lever Loïc, lui donner un bain, réveiller les autres assistants, etc. Au fur et à mesure que les jours passaient, je voyais mon cur s’alourdir davantage. J’étais si bien avec les moines ! J’ai réalisé qu’il me fallait regarder ma propre vocation pour l’accepter pleinement et ne pas vivre dans le tiraillement et le rêve. Jésus ne m’avait pas appelé à une vie de moine selon la règle de Saint Benoît. Il m’avait appelé à le trouver dans la pauvreté et les petits gestes d’amour du quotidien, à l’Arche.”
Sa vie est désormais un équilibre entre vie contemplative et vie active, à l’image de Marie et de Marthe (Luc 10, 38-42)
Est-ce que dans la réalité de mon quotidien, parfois rude et bousculant, je découvre Dieu ?
Qu’est-ce qui nourrit mon oui à Dieu dans mon quotidien ?
(Tous les extraits de cette présentation sont tirés du livre La spiritualité de l’Arche, Jean Vanier, Editions Bayard)