« De même que le sel donne de la saveur aux aliments et que la lumière éclaire les ténèbres, de même la sainteté donne le sens plénier à la vie, en en faisant un reflet de la gloire de Dieu. Combien de saints, même parmi les jeunes, compte l’histoire de l’Eglise !
Dans leur amour pour Dieu, ils ont fait resplendir leurs vertus héroïques à la face du monde, devenant des modèles de vie que l’Eglise a présentés en vue de leur imitation par tous. Parmi eux, il suffit de rappeler : Agnès de Rome, André de Phù Yen, Pedro Calungsod, Joséphine Bakhita, Thérèse de Lisieux, Pier Giorgio Frassati, Marcel Callo, Francisco Casrello, Aleu ou encore Kateri Tekakwitha, la jeune iroquoise appelée « le lys des Mohawks ». Chers jeunes, par l’intercession de cette foule immense de témoins, je prie le Dieu trois fois saint de vous rendre saints, les saints du troisième millénaire » Message de Jean-Paul II aux jeunes du monde à l’occasion de la XVIIéme journée mondiale de la jeunesse 2002.
Joséphine Bakhita, cette jeune soudanaise fut en son temps « sel de la terre et lumière du monde ». Il vous est proposé de découvrir cette jeune sainte , de voir comment sa vie simple et humble peut rejoindre chacun de nous dans notre vie en ce début de nouveau millénaire et nous sentir nous aussi « appelé à la sainteté ».
Sa vie : quelques points de repère
Bakhita, on ne sut jamais son nom, est née vers 1869 au Soudan. Elle décéda en 1947. Elle fut béatifiée en mai 1992.
Bakhita est le nom que ses ravisseurs lui ont donné, qui signifie en arabe « fortunée (au sens de bonne fortune), heureuse ».
Vendue et revendue plusieurs fois sur les marchés, elle connut les humiliations, les souffrances physiques et morales de l’esclavage. A Khartoum, capitale du Soudan, Bakhita fut achetée par le consul italien Monsieur Legnani. Pour la première fois, depuis son enlèvement à l’âge de 9 ans, on la traitait d’une manière aimable et cordiale( pas de fouet pour lui donner les ordres )Bakhita éprouva de la sérénité et de la tendresse.
Pour des raisons politiques, le consul dût rentrer en Italie. Bakhita obtint de partir avec lui et un de ses amis, Monsieur Auguste Michieli. A Gênes, Bakhita suivit sa nouvelle « famille », Monsieur et madame Michieli. A la naissance de leur fille, Mimmina, Bakhita devint sa bonne et son amie.
Devant quitter l’Italie, les Michieli confièrent Bakhita et Mimmina aux Soeurs Canossiennes de l’institut des Catéchumènes à Venise. C’est ici que Bakhita demanda et obtint de connaître ce Dieu que depuis son enfance « elle sentait dans son coeur sans savoir qui il était » .
Après quelques mois au catéchuménat, Bakhita reçut les sacrements d’initiation chrétienne (baptême, première communion et confirmation). Elle reçut le nouveau nom de Joséphine. Elle disait : « c’est ici que je suis devenue fille de Dieu ».
Chaque jour, elle se rendait de plus en plus compte comment ce Dieu que maintenant elle connaissait et aimait, l’avait emmenée par des voies mystérieuses.
Près de 4 ans plus tard, elle entra chez les Surs Canossiennes à Venise. Son appel à devenir religieuse s’éclaircit. En décembre 1896, elle se consacrait pour toujours à son Dieu qu’elle appelait : « Mon Maître ».
Dans les différents couvents où elle vécut, elle n’occupa que des emplois modestes : cuisinière, chargée de porterie, lingère, brodeuse, sacristie. Son humilité, sa simplicité et son sourire constant lui gagnèrent le cur de tous les habitants de Schio. Ils l’appellent « notre Sainte Mère Brunette ».
Bakhita avait un désir de faire connaître le Seigneur « en voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me disais qui est donc le Maître de ces belles choses ? Et j’éprouvais une grande envie de le voir, de le connaître et de lui rendre hommage ».
La vieillesse, la maladie arrivèrent, mais Bakhita continua à offrir un témoignage de foi, de bonté et d’espoir chrétien. A ceux qui la visitaient et lui demandaient comment elle se portait, en souriant elle répondait : « Comme le Maître veut ». Elle décéda en 1947 dans la maison de Schio.
Elle fut béatifiée le 17 Mai 1992 par le Pape Jean-Paul II. Joséphine Bakhita est la première soudanaise a avoir été béatifiée.
Vivre humblement son quotidien avec le Christ
Jean-Paul II dans l’homélie de béatification de Joséphine Bakhita a dit : « la nouvelle bienheureuse vécut 51 ans de vie religieuse canossienne, se laissant conduire par l’obéissance dans son travail quotidien, humble et caché, mais riche d’authentique charité et de prière. Les habitants de Schio découvrirent très vite une humanité riche marquée par le don de soi-même, par une force intérieure hors du commun et qui entraînait les autres ».
Michée : « on t’a fait savoir homme ce qui plaît à Dieu, ce que Yahvé réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu ». Michée 6,8.
Encore aujourd’hui, à l’aube de ce nouveau millénaire, chacun est invité à vivre, à accueillir humblement son quotidien, à se laisser rejoindre par le Christ au cur de sa vie personnelle afin d’être « le sel de la terre et la lumière du monde » : étudiants, jeunes professionnels, sans emploi, malades « Tu as du prix à mes yeux, tu comptes beaucoup et je t’aime » Isaïe 43,1.
Rien d’extraordinaire dans la vie de cette jeune soudanaise, si ce n’est : humilité, simplicité, sourire constant, douceur, bonté et profond désir de faire connaître le Seigneur. C’est peut-être cette facilité qui nous déroute, nous attendons tellement de pouvoir faire de « grandes choses » pour le Seigneur ! Mais être témoin de l’amour de Dieu dans mon quotidien se découvre dans les gestes les plus ordinaires, les plus simples. Seul Dieu transforme ces « petits » gestes. Dieu nous parle au travers de ce quotidien, se donne à découvrir. Chacun est invité à relire son quotidien pour l’accueillir tel qu’il est et le vivre avec humilité, simplicité en demandant l’aide de Dieu par la prière.