Marthe Robin est née le 13 mars 1902, à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme) dans une famille modeste de paysans. Atteinte de maladie grave, elle comprend peu à peu qu’elle est appelée en tant que laïque à vivre l’offrande de toute sa vie, en union avec Jésus crucifié pour l’Eglise et le monde.
Le 10 février 1936, Marthe rencontre l’abbé Finet qui avec elle se met au service du Seigneur dans “la grande Oeuvre de son Amour” les Foyers de Lumière, de Charité et d’Amour.
Jusqu’à sa mort, le 6 février 1981, Marthe vivra dans la petite chambre de la ferme, à Châteauneuf-de-Galaure.
Elle disait notamment : “Il ne faut jamais rester au seuil de son âme, il faut entrer à l’intérieur, y descendre, y réfléchir, y méditer, y travailler et s’y laisser travailler…”
Nous te proposons de méditer à travers sa vie et ses écrits les points suivants :
● L’obscurité et les ténèbres : combattre la maladie
● Offrir sa vie pour le monde en union avec le Christ souffrant
● Prier Marie, Mère de Dieu et mère des hommes, avec Marthe
Tous les éléments de sa vie sont repris du Dossier de Presse des Foyers de Charité à l’occasion du centenaire de la naissance de Marthe Robin, le 13 mars 2002
L’obscurité et les ténèbres : combattre la maladie
A l’âge de 16 ans et entre 1918 et 1928, Marthe Robin lutte contre une maladie provoquant des douleurs intolérables, qui s’installe progressivement et qu’on diagnostiquera en 1942 comme étant une “encéphalite épidémique”. Marthe Robin connaît, tour à tour, dix ans durant, espoir de guérison et découragement, suivant que la maladie régresse ou progresse : “le moral est parfois bien au fin” écrit-elle à une amie. “Que vous dire de moi et sur moi, vie toujours pareille, grise et monotone, apportant bien plus de tristesses que de joies”. A 26 ans, Marthe Robin, à l’âge où l’on fait des projets, voire des choix de vie, constate avec tristesse que ce n’est pas pour elle : “tout le monde peut et doit accomplir sa vocation mais pas moi. Je me suis débattue avec Dieu”.
Quel sens donner à sa vie, quel avenir ? Elle connaît l’angoisse, la révolte peut-être même. Mais Marthe, tentée par le désespoir, continue toujours de se tourner vers Dieu, se confiant à Marie. Elle reste fidèle aux sacrements, tenant bon.
Point n’est besoin de tomber gravement malade pour vivre une épreuve et connaître la tentation du désespoir.
Est-ce qu’il y a (eu) des épreuves dans ma vie ? Lesquelles ?
Comment est-ce que j’ai réagi ? Comment est-ce que je les vis ?
Me suis-je tourné(e) vers Dieu et ai-je crié vers Lui ?
Offrir sa vie pour le monde en union avec le Christ
Par grâce, un jour de décembre 1928, Marthe Robin vit au moment de l’accueil des Sacrements une rencontre décisive et définitive avec le Coeur de Jésus en Croix. Une vie nouvelle va envahir son corps et son coeur. Tout s’éclaire, tout prend sens : cette maladie qui aurait pu la conduire à une lente et sûre destruction de sa personne à différents niveaux devient, aussi paradoxal que cela paraisse, “chance” d’une autre vie qui va se construire autrement. “Après des années d’angoisses, après bien des épreuves, physiques et morales, j’ai osé, j’ai choisi le Christ Jésus”. Elle reçoit du Coeur du Christ en Croix le sens de sa vie de malade : unie à celle du Christ elle peut devenir féconde pour l’Eglise et pour le monde. Marthe Robin fait à ce moment-là le choix d’une vie conforme à celle de Jésus Amour Crucifié : “Le Coeur de Jésus en croix est la demeure inviolable que j’ai choisie sur la terre”. Son curé, le Père Faure, est témoin de cet événement et l’accompagne sur ce nouveau chemin. Sa vie spirituelle et sa vie mystique se développent maintenant au sein même de sa vie de malade qui devient moyen d’union et de communion, lieu d’offrande et d’abandon. C’est le début des Grâces d’union. Elle vit dans la Présence de la Vierge Marie, Sa Grande Educatrice, Sa Maman Chérie. Elle vit maintenant la Parole de Jésus : “Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson” (St Jean VI, 55). Le désir d’apostolat, exigence de l’amour, la saisit : “Je suis vraiment avide, j’ai vraiment faim de travailler pour l’Amour et la Gloire de Dieu”. Un prêtre venu prier dans sa chambre a été saisi par une impression d’universalité : “la fenêtre de sa petite chambre était ouverte sur le monde”.
Quelques années après naît le Foyer de Charité. Marthe Robin veille sur l’Oeuvre nouvelle de laïcs et de prêtres fondée avec le Père Finet, cette oeuvre qu’elle portait dans son coeur et dans sa prière depuis 1933.
Jésus, Pain de Vie. “Dieu a révélé à certains la vérité et la réalité humaine de l’Eucharistie. Ce sont les mystiques de l’Eucharistie” (Père Jésus Castellano, Congrès sur le secret des Mystiques).
Marthe Robin, pendant plus de 50 ans, a vécu de ce don. Elle dit la force de l’Eucharistie en elle : “J’ai envie de crier à ceux qui me demandent si je mange que je mange plus qu’eux car je suis nourrie par l’Eucharistie du sang et de la chair de Jésus. J’ai envie de leur dire que c’est eux qui arrêtent en eux les effets de cette nourriture, ils en bloquent les effets”.
Que représente la Messe pour moi ?
Est-ce une rencontre avec le Christ ?
Est-ce que le sacrement de l’Eucharistie nourrit ma vie ?
Prier Marie, Mère de Dieu et mère des hommes, avec Marthe
Marthe Robin avait une relation intime avec Marie. La Vierge Marie n’est pas un être abstrait et lointain mais une mère attentive à ses enfants et agissant avec force au milieu des hommes.
C’est dans sa relation à Marie et dans son abandon entre ses mains que Marthe Robin a puisé la force et la patience dont elle a eu besoin.
Comment est-ce que je vois Marie ?
Quelle place est-ce que je lui donne dans ma vie ?
Tournons-nous vers Marie le cur confiant avec cette prière écrite par Marthe :
“O Mère bien-aimée, vous qui connaissez si bien les voies de la sainteté et de l’amour, apprenez-nous à élever souvent notre esprit et notre coeur vers la Trinité, à fixer sur Elle notre respectueuse et affectueuse attention. Et puisque vous cheminez avec nous sur le chemin de la vie éternelle, ne demeurez pas étrangère aux faibles pélerins que votre charité veut bien recueillir. Tournez vers nous vos regards miséricordieux. Attirez-nous dans vos clartés, inondez-nous de vos douceurs. Emportez-nous dans la Lumière et dans l’Amour. Emportez-nous toujours plus loin et très haut dans les splendeurs des cieux. Que rien ne puisse jamais troubler notre paix ni nous faire sortir de la pensée de Dieu, mais que chaque minute nous emporte plus avant dans les profondeurs de l’auguste mystère jusqu’au jour où notre âme, pleinement épanouie aux illuminations de l’union divine, verra toutes choses dans l’éternel Amour et dans l’Unité. “