Ambroise de Milan est né à Trèves en 340. Il est mort à Milan en 397.Fils de préfet Ambroise suivit l’exemple de son père, il entra dans le cursus honorum. Il lui fut confié le gouvernement de deux riches provinces italiennes, la Ligurie et l’Emilie.
A la mort de l’évêque de Milan , Ambroise était présent dans cette ville. Les ariens et les orthodoxes, les deux partis opposés, ne parvenaient pas à trouver un nouvel évêque. Pour rétablir l’ordre et la paix, Ambroise vint en personne à l’Eglise et prit la parole devant la foule. Un enfant s’écria : « Ambroise évêque ! Ambroise évêque ! », une suggestion que la foule répéta unanimement, du côté arien comme du côté orthodoxe. Surpris, Ambroise protesta, résista mais ce choix fut ratifié comme excellent par les évêques italiens, le préfet d’Italie et l’empereur Valentinien. Ambroise encore catéchumène fut baptisé et consacré dans les huit jours.
Devenu évêque, Ambroise « devait enseigner avant même d’avoir étudié ». Il se tourna vers les Ecritures, les grands théologiens et les exégètes de l’Eglise orientale. Il devint un excellent théologien et interprète de l’Ecriture.
L’une des plus hautes gloires d’Ambroise est certainement d’avoir séduit intellectuellement, baptisé et de nous avoir donné Saint Augustin.
Ambroise était un prédicateur mais aussi un écrivain. Il écrivit de nombreux traités. Il composa une série d’hymnes chrétiennes. Ce sont les fameuses Hymnes ambrosiennes, concises, poétiques et théologiques, qui honorent encore nos liturgies.
La morale sociale d’Ambroise
Il se montre ferme et audacieux en matière sociale, par exemple dans son Homélie sur Nabot ( 1 Rois 21) où il dénonce la rapacité des riches et la façon dont ils oppressent les pauvres.
Quelques extraits de son homélie qui pourraient être utilisés encore aujourd’hui à travers le monde :
« Quel est le riche, en effet, qui ne convoite chaque jour les biens d’autrui ? Quel est le puissant qui ne prétend chasser le malheureux de son petit bien et expulser le pauvre de la campagne de ses aïeux ? … Il n’est donc pas né qu’un seul Achab ; mais ce qui est pire, Achab naît tous les jours et ne disparaît jamais de ce monde. Si l’un meurt, il en surgit un plus grand nombre… Nabot n’est pas non plus le seul pauvre qui soit tué : chaque jour le pauvre est anéanti… Jusqu’où, riches, étendez-vous vos folles envies ? Seriez-vous seuls à habiter sur la terre ? Pourquoi rejetez-vous celui qui partage votre nature ? La terre a été établie en commun pour tous, riches et pauvres. La nature ne connaît pas les riches, elle qui nous enfante tous pauvres… ».
Une hymne ambrosienne
Une hymne ambrosienne qui souligne son amour du Christ :
Ta lumière a chassé la nuit
Comme le soleil est une joie
pour ceux qui aspirent à sa lumière,
ainsi le Seigneur est ma joie,
car il est mon soleil :
ses rayons m’ont éveillé,
et sa lumière a chassé de moi la nuit.
Il m’a donné des yeux,
et j’ai pu voir le jour de sa gloire.
Il m’a donné des oreilles,
et j’ai pu recevoir sa vérité.
Il m’a donné l’intelligence,
Et je me suis épris de Lui
Ce qui meurt
ne compte plus devant mes yeux.
Sa parole a ôté sa puissance à l’enfer.
Et la vie éternelle a fleuri
dans le pays du Seigneur,
elle a été annoncée à ses fidèles,
et donnée sans partage
à ceux qui se confient en Lui.