Béatifié par Paul VI comme confesseur de la foi, Maximilien Kolbe est canonisé le dimanche 10 octobre 1982 par Jean-Paul II comme martyr, réunissant ainsi les deux couronnes offertes par Marie, l’Immaculée : la blanche et la rouge. Il est fêté le 14 août.
Sa vie
Raymond Kolbe naît le 27 décembre 1894, dans un village de Pologne sous domination russe, second fils d’une famille pauvre mais profondément chrétienne.
Enfant difficile, aux dires de ses proches, il devient un enfant modèle au temps de sa première communion. Sa maman qui, inquiète du tempérament de son fils, s’était un jour écrié : « Mon petit, que vas-tu devenir », fut alors l’unique confidente de la grande grâce accordée au petit Raymond. Écoutons le simple récit que son fils lui fit, à sa demande instante : Quand tu t’es écriée « Que vas-tu devenir », j’ai beaucoup prié la Madone de me dire ce qu’il adviendrait de moi. Étant à l’église, je la suppliais encore lorsqu’elle m’est apparue, tenant deux couronnes, l’une blanche, l’autre rouge. La blanche signifiait que je resterais pur, la rouge que je serais un martyr. Elle m’a demandé si je les voulais. J’ai répondu : « Oui, je les veux. » Alors la Madone m’a regardé avec douceur, et elle a disparu.”
Des franciscains, passant par le village à la recherche de possibles vocations, remarquèrent Raymond et son frère aîné et proposèrent de les emmener à Lwow, alors en Pologne autrichienne, afin d’étudier. Excellent élève et excellent camarade, Raymond se distingue aussi par sa piété. Joyeux et pourtant facilement porté aux larmes il laissera à ceux qui l’ont connu l’inoubliable souvenir de son sourire.
À 16 ans, profondément patriote, il rêve de servir sa patrie en s’engageant dans une carrière militaire et décide d’annoncer aux pères franciscains son renoncement à entrer dans la vie religieuse, mais tel n’était pas le dessein d’amour du Seigneur sur lui. Sa maman vient lui rendre visite, annonçant à ses enfants son entrée et celle de son mari, au couvent. Raymond sera franciscain, il reçoit le nom de Frère Maximilien-Marie. Bon élève il est envoyé à Rome, en 1912, il poursuivra ses études à la Grégorienne. Il vit de 1912 à 1919 au collège séraphique. Le 28 avril 1918 il est ordonné prêtre, en 1919 il est Docteur en philosophie et Docteur en théologie. Brillant et sérieux il note un jour son but : « Être un saint, le plus grand possible. » Il veut ramener la terre entière au Christ, avec l’aide de Marie.
Sa dévotion à l’Immaculée
Sa dévotion à la Vierge Marie, l’Immaculée, ne cesse de grandir ; dans son désir de la faire partager il crée, en 1917, la « Milice de l’Immaculée » dont il rédige lui-même les statuts :
But : la conversion des pécheurs, c’est-à-dire de tout le monde
Conditions : faire don de soi-même à la Vierge Marie, et porter la « médaille miraculeuse »
Moyens : tous, selon les circonstances de la vie et les impératifs de la conscience chrétienne, la prière à Marie et la diffusion de la médaille miraculeuse.
Sa foi est intrépide, sa confiance totale, son zèle sans limite autre que l’obéissance en dépit d’une santé fragile (dès le temps de ses études à Rome il souffre de tuberculose). En 1919 il retrouve son pays ; sa santé l’empêche d’enseigner et de prêcher, il se consacre, avec l’approbation de ses supérieurs et son évêque à sa mission mariale et à l’extension de sa « milice » dont le succès ne cessera de grandir jusqu’à l’invasion allemande.
Entre deux séjours en sanatorium il décide de lancer un journal pour atteindre le grand public. Ce sera le Chevalier de l’Immaculée qui atteindra chaque mois jusqu’à 780 000 abonnés. Le Père Kolbe précise à ses collaborateurs : N’écrivez rien qui ne puisse être signé de la Vierge Marie.
Une imprimerie voit le jour, à Cracovie, puis à Grodno, enfin près de Varsovie, en 1927. Ce sera la « Cité de Marie », Niepokalanow ; en constant développement ce couvent où l’existence est « tant soit peu héroïque » attire de nombreuses vocations. En 1939, il abritera plus de six cents frères et publiera trois revues.
En 1930 il part pour le Japon et fonde à Nagasaki une « Niepokalanow » japonaise, avec le désir de conquérir aussi l’Inde et la Chine. Malade il retrouve définitivement la Pologne en 1936. Élu supérieur de Niepokalanow il voit avec inquiétude la montée du nazisme mais se remet entre les mains de la divine Providence. Le 1er septembre 1939, la Pologne est envahie ; le 5, le Père Kolbe et ses frères reçoivent l’ordre de se disperser, il leur donne comme ultime recommandation : N’oubliez pas l’amour !
Demeuré dans son couvent avec une quarantaine de frères, ils sont arrêtés le 19 septembre et déportés en Allemagne. Le 8 décembre, en la fête de l’Immaculée Conception de Marie, ils sont libérés et retrouvent Niepokalanow dévasté. Les frères se mettent au service de la population, le couvent devient hôpital et lieu de refuge, après avoir arraché une difficile autorisation le Chevalier de l’Immaculée paraît une dernière fois en février 1941.
Le 17 février 1941, le fervent franciscain qui écrivait un jour de sa jeunesse : Pour l’amour, jusqu’au sacrifice de la vie, est arrêté par la Gestapo, emprisonné puis déporté à Auschwitz à la fin du mois de mai.
Fin juillet, une évasion va sceller son destin en lui donnant de vivre le plus grand amour : Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime avait dit Jésus et Maximilien Kolbe va « tout simplement » donner sa vie pour sauver celle de l’un des otages choisis pour mourir de faim et de soif en représailles de l’évasion de l’un de leurs compagnons de misère. À l’officier allemand qui lui demande sa profession le père Maximilien répond : Je suis prêtre catholique, religieux et obtient la permission de mourir à la place du prisonnier François Gajowniczrek
C’est ainsi que le Père Maximilien Kolbe parvient au terme de la route, soutenant ses compagnons jusqu’au bout, priant et chantant avec eux il est achevé le 14 août, veille de l’Assomption de Marie.