Sainte Élisabeth de Hongrie a en commun, avec saint Antoine de Padoue, d’être entrée dans la famille franciscaine la même année, en 1220, et de mourir aussi la même année, à cinq mois de distance, soit en 1231. Ils sont morts jeunes, l’une à 24 ans, l’autre à 32 ans. Ils projettent tous deux une image de jeunesse, de dynamisme, de courage et sainteté.
Elisabeth, fille du roi André II de Hongrie, naquit à Presbourg en 1207. Dès l’âge de quatre ans, elle fut promise en mariage à Louis, fils du landgrave de Thuringe, qu’elle épousa en 1221.
Elisabeth avait une âme de feu. Sa première vertu était la piété qui fut méprisée par son entourage pendant son enfance.
Le couple qu’elle forma avec Louis fut habité par un profond amour chrétien ; de leur amour naquirent trois enfants. Louis et Elisabeth partageaient une même aspiration : vivre un idéal franciscain. Elle put se consacrer à construire des hôpitaux et soulager les nécessiteux.
A la mort de Louis au cours de la cinquième croisade, elle fut chassée par son beau-frère sous prétexte qu’elle dilapidait le pays avec ses aumônes. Au même moment, sa famille aussi l’abandonna, l’estimant folle.
Elle revêtit l’habit du Tiers-Ordre de Saint François pour se consacrer à l’oraison et au service des pauvres et des malades les plus abandonnés.
Elle mourut le 16 novembre 1231, âgée de vingt-quatre ans seulement.
Sa réputation de sainteté lui valut d’être canonisée en 1235. Elle fut proclamée patronne des femmes et des jeunes filles allemandes, et patronne des boulangers, des mendiants et des organisations charitables.
Nous t’invitons à :
– contempler des actes de sa vie donnée au service des pauvres
– rencontrer celle qui offrit sa vie à Dieu
Les actes de sa vie au service des pauvres
Pour évoquer la vie de charité d’Elisabeth, deux scènes sont particulièrement célèbres :
– Un jour, elle déroba de la nourriture dans les cuisines du château afin de la distribuer aux nécessiteux. Prise en flagrant délit par son mari, elle prétexta transporter des roses destinées à être tressées en couronne. Lorsque son mari voulut vérifier, les aliments qu’elle tenait dans un panier se trouvèrent alors transformés en roses.
– Une autre fois, elle invita un enfant lépreux à prendre place dans le lit conjugal. D’abord horrifié, son mari reconnut “avec les yeux de l’âme” à la place de l’enfant le Christ crucifié.
Au-delà de ces faits, contemplons le cœur d’Elisabeth, un cœur disposé à vivre sa nature divine : l’humilité a été la première vertu de son enfance. Ensuite elle fit preuve d’une charité active, dévouée et ardente. Sous l’habit du Tiers-Ordre, elle fit preuve d’un grand dévouement envers les malheureux.
La simplicité et la gaieté qui l’habitaient la faisaient s’exclamer :
“Quelle joie pour moi de servir Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés !”
Celle qui offrit sa vie à Dieu
Elisabeth a vécu une vie « contemplative dans l’action », très moderne mais au cœur d’un XIIIème siècle inauguré par le pape Innocent III et le roi Saint Louis, un siècle de chrétienté, riche et fécond.
Des saints comme Saint François d’Assise et Saint Dominique ont illuminé l’Europe chrétienne par l’humilité et l’amour.
Par le “ Tiers-Ordre ”, Saint François ouvre sa famille monastique à toutes personnes mariées et engagées. Ainsi, l’ordre de Saint-François marque ce siècle d’un éclat unique par des femmes.
Elisabeth en particulier marque l’Europe de ce temps : elle sut offrir sa vie pour Dieu et son prochain, en renonçant à toute vie mondaine.
Son immense amour du prochain la rendit proche du dernier de ses sujets.
Sa dame de compagnie disait :
“ Elisabeth rappelle fréquemment la présence de Dieu, dans toutes ses actions elle invoque le Seigneur et rapporte tout à lui. ”