Kateri Tekakwhita – Tekakwhita : “Celle qui avance en hésitant” en langue iroquoise – (1656 – 1680) est née à Ossernenon, sur le bord de la rivière Mohawk, aujourd’hui dans l’État de New York. Elle est la première amérindienne d’Amérique du Nord à avoir été béatifiée. L’Église du Canada la fête le 17 avril. Elle a été canonisée le 21 octobre 2012. Nous vous proposons de la découvrir à travers une présentation du Cardinal Turcotte, archevêque de Montréal.
Tout être humain est habité par une grande soif de spirituel, une grande soif de Dieu. Et même si cette soif ne s’exprime pas toujours de la même façon, même si elle ne sait pas toujours trouver facilement le chemin de la plénitude, on en retrouve les traces dans les traditions religieuses de tous les peuples.
Les Premières Nations, qui habitaient le Canada avant la colonisation française, ne sont pas en reste. Elles ont été ouvertes et accueillantes à la personne de Jésus Christ. À preuve, elles ont donné à l’Église un modèle de vie chrétienne en la personne de la Bienheureuse Kateri Tekakwitha, dont la fête sera célébrée le 17 avril. Permettez-moi de vous la présenter en quelques lignes.
Il y a plus de trois cent cinquante ans, une Algonquine chrétienne mariée à un chef Iroquois donnait le jour à une petite fille. À quatre ans, la fillette perdit ses parents, victimes de la vérole. Elle-même fut atteinte par cette maladie qui laissa chez elle des traces irréparables : ses yeux affaiblis ne pouvaient plus supporter la lumière vive. C’est pourquoi on lui donna le nom de Tekakwitha, c’est-à-dire « celle qui marche à tâtons ».
À l’âge de dix ans, elle rencontra des missionnaires jésuites. Elle fut frappée par leur piété. Personne ne connaît le parcours spirituel qu’elle fit dans le silence de son cœur durant les dix années qui suivirent cette rencontre, mais on peut croire qu’elle a été gagnée par une grande soif de Dieu.
D’après les témoignages, la jeune fille participait activement aux travaux de sa communauté, travaillant à la cueillette des fruits sauvages et au séchage des viandes. On la disait très habile de ses mains pour la décoration des mocassins et des vêtements de peau.
Dix ans après ses premiers contacts avec les missionnaires, elle fait la connaissance du Père Jacques de Lamberville, un Jésuite venu diriger la Mission Saint-Pierre, tout près de son village. Très tôt, elle lui demande le baptême. Après six mois de préparation, le missionnaire la juge suffisamment prête et il la baptise le jour de Pâques 1677, sous le nom de Kateri. Ce fut un grand jour pour tout le village car tous l’aimaient bien.
Kateri avait un tel désir de connaître Dieu et de communier à sa présence que, tous les jours, elle se rendait prier dans la petite chapelle de la mission. Elle refusait de travailler le dimanche pour respecter le Jour du Seigneur. Un tel comportement lui attira cependant bien des méchancetés et des railleries. Le Père Lamberville lui conseilla d’aller vivre au Sault Saint-Louis (aujourd’hui Kahnawake) à la mission Saint-François-Xavier. Elle y fit sa première communion le jour de Noël 1677. Durant cet hiver, elle accompagna sa tribu à la chasse. Voulant continuer ses rendez-vous quotidiens avec Dieu, elle aménagea près d’un ruisseau un petit coin de prière où elle planta une croix.
Quelques années plus tard, une visite chez les Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal inspire à Kateri le désir de fonder une communauté religieuse autochtone. Malheureusement, elle ne pourra mener à bien son projet, étant décédée prématurément le 17 avril 1680 à l’âge de vingt-quatre ans.
Kateri Tekakwitha a été béatifiée à Rome par le Pape Jean-Paul II le 22 juin 1980, à l’occasion d’une mémorable cérémonie qui s’est déroulée en présence de nombreux pèlerins canadiens.
La Bienheureuse Kateri nous apprend que la route du cheminement spirituel n’est pas toujours facile. Seuls ceux et celles qui persévèrent peuvent y avancer.